300 personnes ont marché en centre-ville ce mercredi en début de soirée,
à Bordeaux© PHOTO GUILLAUME BONNAUD
Environ
300 personnes étaient mobilisées mercredi à 18 heures place de la République
pour protester "contre l'antisémitisme" et réclamer davantage de
"fraternité républicaine". Ce rassemblement était organisé par le
Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) du Sud
Ouest, deux ans après les tueries de
Montauban et Toulouse.
Albert Roche, président du Crif du Sud-Ouest, a cité le nom des
sept victimes (dont quatre victimes juives) de Mohamed Merah,et rappelé
d'autres faits, comme la séquestration et l'assassinat d'Ilan Halimi en 2006,
ou, plus récemment, cette phrase entendue lors de la manifestation "Jour
de colère" à Paris : "Juif, la France n'est pas à toi".
" Les rues de France bourdonnent
de slogans antisémites" a déploré le président du Crif, avant de saluer le "vivre ensemble cher à
notre expérience bordelaise" et d'affirmer son soutien "à toutes les causes
démocratiques".
Alain Juppé, maire de Bordeaux, a fait part de l'un des souvenirs "les
plus poignants" de ses années ministérielles : sa présence, le 21 mars
2012 à Jérusalem, aux obsèques de Gabriel et Arieh Sandler et de leur
père Jonathan - il représentait le gouvernement français. Alain Juppé a par
ailleurs souligné "lacontinuité de l'Etat, au delà des alternances, dans la détermination
à lutter contre l'antisémitisme", avant de conclure : "toute atteinte
à un Juif bordelais est une atteinte à tous les Bordelais"
Le député Vincent Feltesse a de son côté indiqué : "Moi qui suis un
laïc et même un mécréant, une chose que j'ai retenue de la religion juive,
c'est son interrogation permanente. La
condamnation morale ne suffit pas". Le candidat socialiste à la mairie de Bordeaux a déploré
les effets de la crise économique dans la résurgence de préjugés antisémites.
Après ces discours, le cortège, auquel se sont joints plusieurs représentants
du culte musulman, a marché en centre-ville.